Conseil Municipal du 13 avril : Entre Mauvaise Foi, Mensonges et Déni Démocratique

Hier soir, nous avons assisté à un nouveau conseil municipal. Les ingrédients sont toujours les mêmes : une bonne dose de mauvaise foi, quelques mensonges affirmés avec aplomb, souvent un moment gênant ou Mme le Maire tient des propos aux contenus discutables, mais aussi de l’agacement quand nous tentons d’exposer notre point de vue.

La séance a déjà bien démarré. Elle commence toujours par l’approbation du compte rendu du précédent conseil. Normalement une simple formalité, sauf cette fois. Le compte rendu est censé décrire fidèlement les points abordés et les remarques formulées par chacun. Or, M. Thérond avait clairement expliqué les raisons de notre opposition à la subvention Vinci en demandant explicitement que cela soit inscrit au compte rendu.

Le résultat, c’est qu’alors que les propos de Mme Le Maire ont été exhaustivement notés, ceux de l’opposition ont été abusivement tronqués et déformés. Mme le Maire, dans un moment de mauvaise foi de haut vol dont elle a le secret, à prétexté que le propos de M Thérond n’avait pas été clair, qu’on avait pas compris, et a refusé de corriger le texte. Nous n’avons donc pas approuvé ce compte rendu, ce qui est un fait assez rare pour être noté.

Après quelques textes budgétaires dont nous vous épargnons le détail, vient la délibération sur la dissolution de la caisse des écoles. Nous y reviendrons sans doute plus en détail dans un prochain article, mais ce point a fait l’objet de longs échanges entre Mme le Maire et l’opposition, marquant une différence assez nette sur la manière dont nous envisageons la vie de notre village.
A une instance participative, où se réunissent élus, parents d’élèves et enseignants, la majorité préfère des décisions à leur seule main, des consultations à leur bon vouloir, et des projets décidés unilatéralement.
La caisse des écoles est donc dissoute.

Vînt alors le moment gênant ou, sur une délibération concernant les emplois saisonniers, nous avons eu le droit à une réflexion de Mme Le Maire sur le travail des jeunes femmes qui n’aurait pas détonnée dans la bouche d’un vieux sénateur conservateur réactionnaire des années 70. Mais passons. Parlant de discrimination, Mme Boyer ne s’est même pas rendue compte que son discours participait lui même à cette discrimination. Pathétique.

Sur cette séance, l’opposition avait décidé d’innover pour que chacun puisse s’exprimer sur le sujet, en proposant un amendement à la délibération concernant le financement d’une classe découverte de l’école élémentaire.

Sur le fond :

La municipalité avance l’intégralité des frais du séjour, pour faciliter l’organisation et la réservation, puis émet des titres de paiement auprès des familles, étalonnés sur plusieurs mois pour étaler la dépense pour les familles. Tout ça est très bien, rien à redire.

Là où nous divergeons, c’est sur les sommes demandées aux familles. Comme pour la cantine ou la garderie, les tarifs ne sont jamais différenciés. Tout le monde paie la même chose, c’est beaucoup plus simple à gérer pour la municipalité, et c’est visiblement cette simplicité qui prime sur tout.

Nous avions proposé un amendement à cette délibération, visant à instaurer une prise en charge partielle du coût de cette sortie adaptée aux revenus de chaque famille en utilisant le Quotient Familial de la CAF. Nous n’avons pas tous les mêmes moyens, le même nombre d’enfants, nous ne sommes pas tous égaux, n’avons pas tous eu les mêmes chances et les mêmes problèmes, alors pourquoi la prise en charge par la commune devrait être la même pour tous ?
Car finalement, on laisse forcément quelques enfants sur le côté, qui ne participeront pas faute de moyens.

La réponse de Mme le Maire, c’est qu’il n’y aurait pas de demande des familles pour l’instauration d’un tel système. Affirmation donnée avec son habituel aplomb, alors qu’aucune étude récente auprès des habitants ne permet de le prouver.
Son autre réflexion, et c’était le moment gênant/choquant du précédent conseil, c’est qu’il existe le CCAS pour ces cas là et que, je cite : « Si les gens ne viennent pas pleurer en mairie s’ils en ont besoin, on ne peut pas savoir ».

Quel mépris ! Comment peut-on en tant que maire, oser une telle sortie ?
D’autant qu’elle met bien en évidence le problème de ce système.
On peut parfaitement comprendre que certaines familles aient du mal à ravaler leur fierté pour aller quémander une prise en charge auprès des élus.
On peut aussi bien voir qu’il y a un problème d’équité et de transparence sur les aides fournies par le CCAS, décidées en catimini par quelques élus, sur des critères arbitraires. Le fait du prince.

Nous souhaitions donc proposer un système plus équitable, basé sur des critères ouverts et connus de tous, et respectant la dignité de chacun.

Sur la forme :

Nous voulions permettre aux conseillers de la majorité de s’exprimer explicitement sur une proposition de l’opposition.
Car cela va peut- être vous paraître étrange, mais l’organisation des votes au conseil municipal fait que les conseillers majoritaires n’expriment jamais explicitement leur accord.
Après la lecture des délibérations, le Maire demande « qui vote contre », « qui s’abstient » puis, par un savant calcul mêlant additions et soustractions, détermine le nombre de voix « pour ».
Jamais, à aucun moment, les conseillers ne lèvent la main pour approuver. Un vote « pour » par défaut.

Sur cet amendement, ils auraient dû explicitement exprimer leur désaccord ou leur abstention et surtout : ASSUMER.
Pas de défaussement possible, ou d’approbation molle.

Mais Mme le Maire en a décidé autrement. Feignant de n’avoir pas vu notre message, disant à la fois qu’elle ne l’avait pas vu tout en citant son contenu. Puis prétextant que ce n’était pas un amendement pour finalement admettre plus ou moins le contraire, elle décide unilatéralement que ce sera remis au prochain conseil.
Le droit d’expression des conseillers d’opposition, encore une fois, a été bafoué.

 
Nul doute que d’ici-là, Mme le maire trouvera bien un prétexte ou un vice de forme quelconque pour le remiser aux oubliettes. Cependant, nous saurons, comme par le passé, faire valoir nos droits si la raison ne l’emporte pas.


En attendant, nous souhaitions vous permettre de prendre connaissance du contenu de cet amendement, vous montrer que nous, conseillers d’opposition, ne sommes pas uniquement dans la critique, mais aussi dans la proposition et la réflexion.