Témoignages d’ATSEM : la reconnaissance.

Depuis notre appel à témoignages de professionnelles ATSEM, nous avons reçu des contributions qui soulignent à la fois l’ambivalence de leur situation oscillant l’amour de leur métier et le manque de reconnaissance.

Nous choisissons de commencer aujourd’hui à relater et commenter les témoignages et restons ouverts aux remarques des professionnelles. Nous enrichirons les thématiques au fur et à mesure des contributions qui nous arriveront.

Nous commençons aujourd’hui par le MANQUE DE RECONNAISSANCE , réflexion récurrente des différentes prises de paroles.

C. nous dit :
Depuis 10 ans, je ne fais que des remplacements, je voudrais pouvoir me « caser » et passer à autre chose. Cette situation m’a posé de réels problèmes lorsque mes enfants sont rentrés à l’université, car je ne pouvais me porter garante sur les logements …

Aujourd’hui, j’ai la chance de faire un remplacement de longue durée qui va sûrement me porter jusqu’à la fin de l’année scolaire en cours… Mais après ??? Voilà toute ma vie pro depuis 10 ans…Mais il est vrai que notre métier n’est absolument pas reconnu comme il faudrait et surtout accorder aux disponibilités beaucoup plus d’attention!! Car je sais que je ne suis pas la seule dans ce cas.

Je ne sais pas si mon histoire vous intéressera , mais je me sens un peu soulagé de vous l’avoir raconté. »

On constate ici ce qu’on peut appeler la précarité de l’emploi d’ATSEM. Un emploi qui ne permet pas à C. de subvenir à ses besoins comme elle l’entend. Une précarité de statut avec une interrogation permanente sur l’avenir.

Ces pressions sont problématiques car une professionnelle a besoin d’un environnement sécure pour évoluer sereinement pour le bien être des enfants (et le sien).

Anna précise :
Cela fait 35 ans, que j’exerce le métier d’ATSEM, et je ne peux que constater que nos missions ont beaucoup évolué plus que notre salaire et nos conditions de travail.

On note aussi qu’il ne semble exister aucun accompagnement et que les professionnelles semblent « abandonnées « .

Anna ajoute :
le passage en catégorie B, nous permettrait de voir un avenir serein pour tout les ATSEM

La sécurisation de l’emploi passe forcément par la reconnaissance et la possibilité d’évolution.

Enfin, Aurélie dit :
Pour être honnête j’ai adoré mon métier mais depuis que les contractuels sont « en piste » j’ai plus l’impression d’assister à de la garderie qu’à l’école maternelle où on accède aux apprentissages demandés en maternelle.

Je ne pense pas continuer ma vie en tant qu’ATSEM , malheureusement dégoûtée par l’éducation nationale, le manque de reconnaissance et la pénibilité de notre job. 10h non stop sans pause café ça suffit !

On voit bien que si la situation ne s’améliore pas , si les conditions de travail n’évoluent pas , si la reconnaissance ne passe pas par un statut clair et un salaire digne, la profession risque de se paupériser comme beaucoup de professions dans le domaine du médico-social.

C’est pour cette raison que les ATSEM ont tout intérêt à se mobiliser. Mais elles ne doivent pas être les seules à le faire.

Les employeurs doivent se remettre en question et proposer des conditions de travail dignes, des formations tout au long des carrières et faire participer les ATSEM aux instances pédagogiques.

A moins bien sûr de vouloir anéantir le secteur.

Derniers responsables, ce sont les parents d’élèves qui auraient tout intérêt à se mobiliser pour leurs enfants, ceux des autres et ceux à venir en interpellant l’éducation nationale et les mairies, en s’organisant en forces de propositions et d’alertes. Ces actions sont simples à mener partout où il existe une école maternelle. Le combat est difficile mais le nombre pourrait faire la différence.

Les ATSEM sont importantes pour les premiers pas de nos enfants à l’école.

Soutenons-les !